Jeudi 25 avril, 13h30 : une bonne vingtaine de personnes regroupées devant l’école de parachutisme de Vannes, à une heure de route du Centre de Kerpape. On a eu un peu de mal à trouver et le GPS nous a fait faux bond sur la fin, mais on y est !
Saut en tandem : they believe they can fly... |
Alors, à quoi ressemble une école de parachutisme ?
Aujourd’hui, deux patients du centre de Kerpape vont effectuer un saut en tandem. Un grand jour pour « Le nid des phœnix » car ce moment nous permet de sortir un peu des couloirs, des chambres et des salles de rééducation du centre et de filmer « au grand air » des personnes que nous avons suivies depuis quelques semaines déjà, et ce dans un environnement proche de Kerpape que nous souhaitons intégrer à l’image du film.
Le début d’après-midi se passe calmement : pas un seul nuage à l’horizon, un soleil de plomb qui ne pâlit guerre et qui nous fait regretter l’attirail d’été (on finira tous la journée hâlés, brunis et dorés comme des brésiliens ou, pour les moins chanceux, comme des touristes en fin de séjour sur la Costa Brava). Comme il n’y a pas suffisamment de vent pour assurer un atterrissage en douceur –le vent est indispensable car il freine le parachute à l’arrivée-, les patients devront attendre 18h pour pouvoir effectuer le saut tant attendu, ce qui a pour effet de les faire redoubler d’impatience et d’excitation, eux tout comme leur entourage.
Equipement de Rowan avant le saut, filmé par Richard Bois |
Rowan Barguille (paraplégique) est accompagné de toute sa fratrie pour l’occasion : ils sont venus à neuf, munis de glacières, de caméras et d’appareils photos en rafale. A à peine 16 ans, il a l’âge minimum pour pouvoir sauter et il attend ce moment avec impatience depuis quelques temps déjà. En fin d’après-midi, quand le vent se lève enfin, il sera le premier à être équipé. Pris en main par Patrice Bourdy, directeur technique de l’école, il est allongé sur un tapis où on lui enfile le baudrier, les lunettes et où on lui explique longuement les consignes pour le bon déroulement du saut en tandem : comment se positionner dans l’avion, pendant la chute et comment va se passer l’atterrissage. N’ayant aucune sensation des pieds à la taille, Rowan sera attendu à terre par quatre moniteurs pour le réceptionner et assurer une arrivée en douceur, jambes en avant…
Jack Phelepp équipé d'une Go pro pour les images en vol |
Notre deuxième patient, Jack Phelepp (amputé du mollet droit), éternel aventurier sorti de Kerpape il y a un peu plus d’un mois, sa prothèse tibiale bien vissée pour l’occasion, rentre de dix jours de vacances au Portugal et enchaîne avec le saut à Vannes. Un peu angoissé à l’idée que la prothèse ne tienne pas forcément le coup à l’atterrissage, mais pas plus que ça par le saut en lui-même. Ou disons qu’il y a, en tout cas, bien plus d’envie que d’appréhension, ce qui est un bon début !
Alors concrètement, comment se passe un saut en parachute ?
Le parachutisme est généralement défini comme « une activité consistant à chuter d'une hauteur allant d'une centaine de mètre à plusieurs milliers (ici : 4000m) en sortant généralement d'un avion pour ensuite retourner sur terre avec l'aide d'un parachute (si tout va bien) ». Mais plusieurs éléments sont à prendre en compte afin de mettre un peu la pression aux « passagers » avant le saut :
1/ La montée en avion dure 20 minutes, la vue est plutôt belle mais ça laisse aussi le temps de faire monter le stress
Le moment fatidique... |
2/ A un moment, le pilote coupe le moteur pour laisser l’avion planer : c’est à peu près l’instant où le moniteur va te mettre les jambes dans le vide et que tu vois la Terre, loin dessous
Jack fait preuve d'une étonnante désinvolture lors de la chute libre. |
3/ Il y a environ 50 secondes de chute libre avant l’ouverture du parachute. Sensations fortes garanties.
4/ C’est une parenthèse, mais il faut savoir que le parachute ne s’ouvre pas toujours en vol. Heureusement, il y a un « parachute de secours » qui sera ouvert si le premier fait défaut !
5/ L’atterrissage est peut être une des parties les plus délicates du vol, puis qu’il faut arriver à la bonne vitesse pour ne pas se faire mal et chuter.
Mais ce qu’il y a de bien, quand on saute en tandem, c’est que c’est le moniteur qui gère l’intégralité du vol, donc l’ouverture du parachute, sa circulation dans les airs et son atterrissage. Le seul travail du passager est donc de se détendre, de profiter du paysage (car il y a de quoi profiter) et de faire confiance !
Merci à Rowan et à Jack d’avoir accepté d’être filmés pour ce grand moment et merci également aux cadreurs de l’école pour les images en vol, qui sont hallucinantes (teaser à venir, oui oui !).
Cliquez sur les photos pour les agrandir! |
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